D’après la tradition, Pieter Coecke est formé à Bruxelles par Bernard van Orley, puis voyage en Italie avant de s’installer à Anvers, où il est cité franc-maître en 1527.
On situe donc son voyage en Italie en 1524-1525. Il fit également un voyage à Constantinople en 1533, dont il rapporta des gravures qui furent publiées en 1553 par sa veuve. Il était à la tête d’un important atelier, dont sortaient tableaux, mais aussi vitraux et tapisseries.
Notre tableau s’inspire d’une œuvre de Raphaël, représentant la vision d'Ezéchiel, aujourd’hui conservée au palais Pitti à Florence, et l’on en connaît deux autres versions, dont l’une appartenait autrefois aux collections Médicis (elle est aujourd'hui chez les héritiers de Federico Zeri), l’autre avec l’adjonction d’un paysage et de têtes d'angelots autour du Christ, est à Munich. L'inscription "regnabit in domo jacob in eternum" (il règnera sur la maison de Jacob pour l'éternité) est tirée de l'Evangile selon Saint Luc (l'annonce faite à Marie), et illustre partiellement une vision d'Ezéchiel, la gloire de Dieu qui préfigure l'arrivée du Christ Sauveur.
Pieter Quast est documenté à La Haye, où il est membre de la Guilde de Saint Luc, de 1634 à 1641, date à laquelle il retourne définitivement à Amsterdam. Il peint essentiellement des scènes de genre, joyeuses compagnies de buveurs, fumeurs, ou comédiens, aussi des mendiants, mais sans jamais tomber dans la vulgarité, et avec un certain humour. Il a également peint des tableaux à une seule figure, à mi-corps ou en pied, et très souvent dans des accords de beige et vert. Notre composition est connue en plusieurs exemplaires, de dimensions sensiblement supérieures : une au Riksmuseum d’Amsterdam, une version dans le commerce italien (Caretto, Turin en 1995 ; ces deux versions sont monogrammées), et une version en vente chez Lempertz à Cologne, (14 mai 1994, n°449).
Cette belle et très décorative nature morte doit être attribuée à un artiste napolitain du dix-huitième siècle : elle présente de très importantes analogies avec une toile signée « Fran.o Lavagna P » reproduite par Luigi Salerno (La natura morta italiana 1560-1805, Rome 1984, fig.59.1, p.239) : même façon d’étaler les éléments, de mélanger fleurs et fruits. D’autres peintures attribuées à cet artiste par ailleurs totalement inconnu présentent ces mêmes caractéristiques. Il y a toujours une pastèque éventrée, et un vase de faïence bleue et blanche.
Un Giuseppe Lavagna est connu pour des tableaux de vases de fleurs, conservés en Espagne. On sait par De Dominici, dans ses biographies d’artistes napolitains, qu’il fut élève d’Andrea Belvedere, et mourut aveugle à quarante ans en 1724, mais on ignore quel rapport il a avec Francesco.
L’Ecole de Cuzco, ancienne capitale de l’Empire inca, se développe sous l’impulsion d’artistes originaires d’Espagne, qui créèrent une école pour les Quechuas et les mestizos (descendant à la foi des Espagnols et des Amérindiens), enseignant le dessin et la peinture à l’huile. Les peintures sont à but essentiellement didactique, le but étant de convertir les Incas au catholicisme. En 1688, les membres espagnols et mestizos de l’école de Cuzco se séparèrent des artistes indiens, ce qui amena de nombreux peintres quechuas à développer un style propre, basé sur les œuvres européennes récentes. On peut définir ce style comme au confluent des influences baroques introduites par les Espagnols et les traditions indigènes et métisses, et se caractérise par l’emploi abondant, voire abusif de couleurs éclatantes et de rehauts d’or (c’est ici le cas), et les anges arquebusiers sont un des motifs favoris de ces artistes. C’est sous l’influence des gravures européennes introduites dans les Andes que les armes des phalanges célestes changèrent : les traditionnels boucliers, lances, épées, étant remplacés par des arquebuses, arme à feu à chargement classique dans l’Europe de la renaissance. Il est possible par ailleurs que notre artiste anonyme s’inspire, pour l’allure générale de la figure, d’une gravure d’après le Saint Michel de Guido Reni, de l’église Santa Maria della Concessione à Rome. L’église de Calamarca, à La Paz (Bolivie) possède une série de dix anges arquebusiers, de la fin du dix-septième siècle, où l’on retrouve une figure d’allure comparable à la notre, avec des vêtements différents, représentant l’ange Uriel Dei, le quatrième des sept principaux archanges connus dans le monde occidental. Il est rarement représenté seul, mais on connait une version attribuée à l’atelier de Zurbaran conservée à Lima. Il apparaît aussi en militaire vêtu d’une armure dans la série d’Uquia, au nord de l’Argentine. Notre tableau, avec ses couleurs vives, ses abondants rehauts d’or, ou encore la coiffe de plumes multicolores montrent bien ce mélanges des cultures caractéristique de la peinture andine.
Fils du célèbre Jean-Honoré, Alexandre –Evariste Fragonard entre à l’âge de douze ans dans l’atelier de David (le 19 septembre 1792 exactement) pour y suivre son enseignement, et fera ses débuts officiels au Salon en 1793, où il continuera d’exposer régulièrement jusqu’en 1842. Tout au long de sa carrière, il déploie une prolifique activité dans divers domaines de la création artistique : peintre d’histoire (de l’Antiquité à l’époque contemporaine), costumes d’opéra, projets pour Sèvres (de 1804 à 1839), dessins de sites ou monuments pour les Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France, projets de tapisseries et papiers peints, grands décors (pour Lucien Bonaparte, le palais Bourbon, le Louvre). Dans ses tableaux à sujet historique, l’artiste manifeste une nette préférence pour les sujets se rapportant à la Renaissance, principalement française, et aux intrigues de la cour des Valois. Nous n’avons pu identifier le sujet ici représenté, que les costumes situent à la fin du seizième siècle, le manteau doublé d’hermine du personnage masculin désignant une ascendance royale, tandis que l’intérieur dans lequel se passe la scène représentée n’a rien de palatial. Faut-il y voir quelque épisode galant hors mariage d’un des derniers Valois, par exemple Charles IX et Marie Touchet ?
Auguste Dumont, dont on ignore les limites chronologiques, fut élève de son père et d’Hippolyte Léty. Il expose au Salon des Artistes français à partir de 1928, jusqu’en 1930, dans la section peinture : en 1928, il présente « moulin en Flandre », en 1929, « le cheminot » et « neige et soleil », et en 1930, « Béguinage à Bruges » et « Château de Formanoir, Templeuve », des titres qui évoquent la peinture belge contemporaine, comme par exemple le groupe de Laethem Saint Martin. On sait par ailleurs qu’en 1929 il résidait à Tourcoing. Dans notre tableau, on peut reconnaitre au mur de l’atelier « les pèlerins d’Emmaüs » de Rembrandt (Paris, musée Jacquemart-André), « Sainte Geneviève veillant sur Paris » de Puvis de Chavannes (Panthéon), et sur une sellette la sculpture de Louis-Ernest Barrias « Mozart jouant du violon ».
D’origine suisse, Feyerabend vint s’installer, pour des raisons qui nous échappent, dans la région de Caen à la fin du dix-huitième siècle, où les Normands qui ne pouvaient prononcer son nom le surnommèrent, au vu de sa silhouette, « Lelong ». Un autoportrait de l’artiste, représenté devant son chevalet, confirme qu’il était effectivement longiligne, mais surtout qu’il peignait des natures mortes comparables à la production de « Lelong ». Cette identification due à un collectionneur, Guillaume Dubois de la Cotardière, fut publiée en 1920 par A. de Fleury (Journal des Arts, 29 mai 1920). De l’artiste, on connaît essentiellement des natures mortes de petit format, mais aussi quelques marines inspirées (ou copiées) de Lacroix de Marseille.
Nicolas-Charles-Victor Oudinot (Bar le Duc 1791- Paris 1863) était le fils aîné du Maréchal. Il fut lui-même général, et second duc de Reggio à la mort de son père en 1847. Il fut commandant de l’expédition italienne de 1849, entre dans Rome le 3 juillet, et prend le château Saint-Ange le 5, ce qui marque la fin de l’éphémère république romaine de 1849. Le 17 juillet il rend la ville au pape Pie IX qui en avait été chassé par la révolution romaine.
François-Frédéric Grobon fut élève à Lyon de Victor Orsel et Claudius Bonnefond, puis s’installa à Paris à partir de 1863. Il peignit des natures mortes, des tableaux religieux et d’histoire (il décora à Paris la chapelle de l’Oratoire), des portraits, et peignit également sur porcelaine. Le général Oudinot est ici représenté devant Rome. Nous ignorons s’il existe un grand format de cette composition.
La pietra paesina est une pierre de formation calcaire marneuse et argileuse. Les plus beaux exemples se trouvent dans la région de Florence, mais il y en a également en Ligurie et Latium. On l'utilise comme support pour la peinture depuis le milieu du XVIe siècle, en utilisant les différentes strates comme décor de fond. ici, l'artiste présente la scène devant un fond de hautes montagnes pointues, qu'il agrémente sur la droite d'un arbre planté à mi-hauteur. Le style de notre peinture désigne la première moitié du XVIIe siècle, un artiste influencé par le style de Filippo Napoletano (1589-1629), qui produisit nombre de petits tableaux sur paesina pour la Cour grand ducale. L'inscription au verso de l'encadrement, qui fait allusion à un "Hieronimus Fiamengo", n'a pu être identifiée.