GALERIE RATTON-LADRIÈRE

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ANGE ARQUEBUSIER
PEROU, XVIIIème SIECLE, ECOLE de CUZCO

Huile sur toile (rentoilée)

Hauteur : 114 cm
Largeur : 85 cm

Ancienne collection Emile Français (1894-1984, important luthier)

L’Ecole de Cuzco, ancienne capitale de l’Empire inca, se développe sous l’impulsion d’artistes originaires d’Espagne, qui créèrent une école pour les Quechuas et les mestizos (descendant à la foi des Espagnols et des Amérindiens), enseignant le dessin et la peinture à l’huile. Les peintures sont à but essentiellement didactique, le but étant de convertir les Incas au catholicisme. En 1688, les membres espagnols et mestizos de l’école de Cuzco se séparèrent des artistes indiens, ce qui amena de nombreux peintres quechuas à développer un style propre, basé sur les œuvres européennes récentes. On peut définir ce style comme au confluent des influences baroques introduites par les Espagnols et les traditions indigènes et métisses, et se caractérise par l’emploi abondant, voire abusif de couleurs éclatantes et de rehauts d’or (c’est ici le cas), et les anges arquebusiers sont un des motifs favoris de ces artistes. C’est sous l’influence des gravures européennes introduites dans les Andes que les armes des phalanges célestes changèrent : les traditionnels boucliers, lances, épées, étant remplacés par des arquebuses, arme à feu à chargement classique dans l’Europe de la renaissance. Il est possible par ailleurs que notre artiste anonyme s’inspire, pour l’allure générale de la figure, d’une gravure d’après le Saint Michel de Guido Reni, de l’église Santa Maria della Concessione à Rome. L’église de Calamarca, à La Paz (Bolivie) possède une série de dix anges arquebusiers, de la fin du dix-septième siècle, où l’on retrouve une figure d’allure comparable à la notre, avec des vêtements différents, représentant l’ange Uriel Dei, le quatrième des sept principaux archanges connus dans le monde occidental. Il est rarement représenté seul, mais on connait une version attribuée à l’atelier de Zurbaran conservée à Lima. Il apparaît aussi en militaire vêtu d’une armure dans la série d’Uquia, au nord de l’Argentine. Notre tableau, avec ses couleurs vives, ses abondants rehauts d’or, ou encore la coiffe de plumes multicolores montrent bien ce mélanges des cultures caractéristique de la peinture andine.

LA LETTRE COMPROMETTANTE
ALEXANDRE-EVARISTE FRAGONARD
GRASSE - 1780 - PARIS - 1850

Huile sur toile (rentoilée)
Hauteur : 55, 3 cm
Largeur : 45, 6 cm

Signé en bas à droite : A Fragonard.

Fils du célèbre Jean-Honoré, Alexandre –Evariste Fragonard entre à l’âge de douze ans dans l’atelier de David (le 19 septembre 1792 exactement) pour y suivre son enseignement, et fera ses débuts officiels au Salon en 1793, où il continuera d’exposer régulièrement jusqu’en 1842. Tout au long de sa carrière, il déploie une prolifique activité dans divers domaines de la création artistique : peintre d’histoire (de l’Antiquité à l’époque contemporaine), costumes d’opéra, projets pour Sèvres (de 1804 à 1839), dessins de sites ou monuments pour les Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France, projets de tapisseries et papiers peints, grands décors (pour Lucien Bonaparte, le palais Bourbon, le Louvre). Dans ses tableaux à sujet historique, l’artiste manifeste une nette préférence pour les sujets se rapportant à la Renaissance, principalement française, et aux intrigues de la cour des Valois. Nous n’avons pu identifier le sujet ici représenté, que les costumes situent à la fin du seizième siècle, le manteau doublé d’hermine du personnage masculin désignant une ascendance royale, tandis que l’intérieur dans lequel se passe la scène représentée n’a rien de palatial. Faut-il y voir quelque épisode galant hors mariage d’un des derniers Valois, par exemple Charles IX et Marie Touchet ?

DANS L’ATELIER DU PEINTRE
AUGUSTE DUMONT
LILLE ? - ??

Huile sur toile

Hauteur : 50 cm
Largeur : 65 cm

Signé en bas à droite : Auguste Dumont
Titré en bas au centre : Dans l’atelier du peintre
Au revers, inscription sur le châssis : Dr Auguste Dumont ; étiquette manuscrite collée sur le châssis : offert à la Famille Catteau /à laquelle je donne mes soins depuis plus de quarante ans/ 15.8bre .1932 Dr Aug. Dumont sociétaire des artistes français de Paris.

Auguste Dumont, dont on ignore les limites chronologiques, fut élève de son père et d’Hippolyte Léty. Il expose au Salon des Artistes français à partir de 1928, jusqu’en 1930, dans la section peinture : en 1928, il présente « moulin en Flandre », en 1929, « le cheminot » et « neige et soleil », et en 1930, « Béguinage à Bruges » et « Château de Formanoir, Templeuve », des titres qui évoquent la peinture belge contemporaine, comme par exemple le groupe de Laethem Saint Martin. On sait par ailleurs qu’en 1929 il résidait à Tourcoing. Dans notre tableau, on peut reconnaitre au mur de l’atelier « les pèlerins d’Emmaüs » de Rembrandt (Paris, musée Jacquemart-André), « Sainte Geneviève veillant sur Paris » de Puvis de Chavannes (Panthéon), et sur une sellette la sculpture de Louis-Ernest Barrias « Mozart jouant du violon ».

NATURE MORTE AVEC TAMBOURS ET TROMPETTES
JOHANN RUDOLF FEYERABEND DIT LELONG
1779 - BÂLE - 1814

Gouache sur papier

Hauteur: 15,5 cm
Largeur: 23,5 cm
(Dimensions à vue)

D’origine suisse, Feyerabend vint s’installer, pour des raisons qui nous échappent, dans la région de Caen à la fin du dix-huitième siècle, où les Normands qui ne pouvaient prononcer son nom le surnommèrent, au vu de sa silhouette, « Lelong ». Un autoportrait de l’artiste, représenté devant son chevalet, confirme qu’il était effectivement longiligne, mais surtout qu’il peignait des natures mortes comparables à la production de « Lelong ». Cette identification due à un collectionneur, Guillaume Dubois de la Cotardière, fut publiée en 1920 par A. de Fleury (Journal des Arts, 29 mai 1920). De l’artiste, on connaît essentiellement des natures mortes de petit format, mais aussi quelques marines inspirées (ou copiées) de Lacroix de Marseille.

L'ADORATION DES MAGES
Ecole Florentine
DÉBUT XVIIe SIÈCLE

Huile sur pietra paesina

Hauteur: 10,6 cm
Largeur: 9,5 cm

La pietra paesina est une pierre de formation calcaire marneuse et argileuse. Les plus beaux exemples se trouvent dans la région de Florence, mais il y en a également en Ligurie et Latium. On l'utilise comme support pour la peinture depuis le milieu du XVIe siècle, en utilisant les différentes strates comme décor de fond. ici, l'artiste présente la scène devant un fond de hautes montagnes pointues, qu'il agrémente sur la droite d'un arbre planté à mi-hauteur. Le style de notre peinture désigne la première moitié du XVIIe siècle, un artiste influencé par le style de Filippo Napoletano (1589-1629), qui produisit nombre de petits tableaux sur paesina pour la Cour grand ducale. L'inscription au verso de l'encadrement, qui fait allusion à un "Hieronimus Fiamengo", n'a pu être identifiée.

Portrait de femme
Huile sur panneau
h : 26,1 cm ; l : 20,1 cm

École Flamande, XVIIe siècle

Portrait de gentilhomme à la fraise
Huile sur panneau
h : 12,4 cm : l : 9,5 cm

Ecole espagnole, XVIIe siècle

PORTRAIT DE FEMME EN NOIR
ALESSANDRO ALLORI
1535 – Florence – 1607

Huile sur cuivre
Hauteur : 17 cm ;
Largeur : 13, 5 cm

Alessandro Allori fit son apprentissage dans l’atelier de Bronzino (1503-1572), alors le principal artiste de Florence, au service des Médicis et de l’aristocratie florentine et l’on sait que dès 1549 il participe à l’élaboration des cartons de tapisserie de la tenture de l’histoire de Joseph, et sa première œuvre indépendante (pour un Médicis, perdue) est documentée en 1552. En 1554 il se rend à Rome, pour plusieurs années, il semble qu’il soit de retour à Florence en 1560, date d’une Descente de croix pour Santa Croce, et en 1562, Bronzino vient habiter chez Alessandro, son frère, et sa mère devenue veuve. Les charges à l’Accademia del Disegno se succèdent jusqu’à l’élection au titre de « console » en 1573, qu’il déclinera l’année suivante, et les commandes se suivent à un rythme soutenu. Au sein de cette vaste production (environ deux cent œuvres sont répertoriées par Simona Lecchini Giovannoni dans son catalogue raisonné en 1991), une quarantaine seulement de portraits est identifiée, bien que Raffaello Borghini écrive: « Infiniti sono i ritratti dipinti da Alessandro Allori per Principi, Signori e Gentilhuomini » (Raffaello Borghini, II Riposo, Florence, 1584). Le modèle de notre portrait, vraisemblablement une veuve, n’a pu être identifié. Si Allori a utilisé un support de cuivre pour divers tableaux à sujets religieux, ou mythologique, on ne connaît en revanche jusqu’à lors aucun portrait sur ce support.

PORTRAIT d’HOMME
ÉCOLE FRANÇAISE, DÉBUT du XVIIème SIÈCLE

Huile sur cuivre, de forme ovale
Hauteur : 9, 5 cm ;
Largeur : 7 cm
Dimensions à vue

La fraise est portée de la seconde moitié du seizième siècle au début du dix-septième siècle. En France elle sera interdite à partir du règne de Louis XIII. Nous estimons que le portrait ici présenté a été peint en France au tout début du dix-septième siècle, sans pouvoir préciser plus.

Portrait de gentilhomme à la fraise
Huile sur cuivre
Diamètre : 6,9 cm

Ecole française, XVIe siècle